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  • Tout ce que vous aimeriez savoir sur le programme Leadership facilité par le cheval… 2024

    "Leadership facilité par le cheval " : c’est quoi au juste? Cette formation en est une de croissance personnelle, de horsemanship et de facilitation équine. Nous avons regroupé les connaissances d’actualité en double mieux-être et bien-être animal en trois niveaux dans le programme «Leadership facilité par le cheval», et ce, en se basant sur la science de l’éthologie équine et les plus récentes données des neurosciences. Le programme est divisé en trois niveaux, qui doivent se faire dans l'ordre ci-dessous : ​ Mieux-être équin et humain, le niveau 1 est composé d'un atelier de deux jours en présentiel les 8 et 9 juin 2024 ainsi qu'en virtuel (lectures, études de notes de cours) en guise de préparation avant l'atelier. Il y aura des exercices à pratiquer et à intégrer avec vos chevaux « à la maison » après l'atelier. Horsemanship authentique, le niveau 2 se réalise à votre rythme, en apprentissage individuel à la ferme Lombrette avec nos chevaux accompagné de lectures/étude de note de cours (en virtuel). Quatre séances individuelles sont proposées dans ce niveau. Il y aura des exercices à pratiquer et à intégrer avec vos chevaux « à la maison » entre les séances. Possibilités de combiner plusieurs séances. Il y aura également une rencontre en ligne interactive sur l'alimentation et les soins aux sabots le 2 septembre. Facilitation équine, le niveau 3 est offert en atelier de deux jours en présentiel les 14 et 15 septembre 2024 avec une partie en virtuel (lectures, études de notes de cours) en guise de préparation avant l'atelier. Il y a des vidéos à filmer pour être accepté.e au niveau 3. Il est fortement recommandé de travailler les concepts des niveaux 1 et 2 pendant un an avant de s'inscrire à ce dernier volet. ​ Dans cette formule, il faut en conséquence suivre chaque niveau dans l’ordre, et toujours débuter par le niveau 1, même si vous pensez que vous pourriez, pour X raison, selon votre expérience, débuter à un autre niveau que le 1. Durant cette formation, vous serez accompagnés par des formateurs ayant des expertises complémentaires. Les groupes sont limités à 4-6 personnes. C’est pour qui? Dès l'instant où nous approchons un cheval s'établit un lien, qui impose une forme de respect de part et d'autre, d’honnêteté, d’authenticité, d’intégrité, de reconnaissance, d'attention et d'écoute. Être près d'un cheval demande de la finesse, de la compassion, de la réflexion et énormément d'amour. Nos formations s’adressent exclusivement aux adultes qui sont en accord avec une éthique qui inclut ces valeurs. Il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup d’expérience dans le milieu équestre comme tel, ni en Mieux-être facilité par le cheval (MFC). Toutefois, la lecture du livre « Coopérer avec les chevaux » est fortement recommandée pour savoir si vous aimez ou non l’approche. Pour plus d'informations sur le contenu de chaque niveau, ici. À quel endroit se donnent les ateliers? En 2024, les trois niveaux auront lieu à la Ferme Lombrette, dans Charlevoix, à 10 minutes du Mont Sainte-Anne. Si vous désirez vous inscrire : https://www.fermelombrette.com/inscription-lfc N’hésitez pas à nous écrire, soit sur notre page Facebook ou l’adresse ci-dessous, si vous avez besoin d’informations supplémentaires. dany.cinq.mars@videotron.ca Au plaisir de vous compter parmi notre troupeau authentique! Mise à jour : 23 mars 2024

  • Savez-vous identifier la peur chez votre cheval?

    Il est maintenant reconnu que les chevaux, comme tous les mammifères d’ailleurs, ainsi que certains autres animaux comme les pieuvres, possèdent une conscience, donc une capacité à entrer en relation et à faire des liens, à prendre des décisions et à faire des constats, à éprouver de la douleur… et à ressentir des émotions! Pour le dictionnaire de français Larousse, la conscience est définie comme suit : « Connaissance, intuitive ou réflexive immédiate, que chacun a de son existence et de celle du monde extérieur. Représentation mentale claire de l'existence, de la réalité de telle ou telle chose : L'expérience lui a donné une conscience aiguë du danger. »[1] Photo : Sarah Olive. Site web Unsplash. https://unsplash.com/fr/photos/cheval-brun-debout-pres-de-lherbe-TGl7QuHRIDM. 2024. La Déclaration de Cambridge sur la conscience Une avancée importante en 2012 : la Déclaration de Cambridge sur la conscience Ce constat d’une conscience chez les mammifères et plusieurs autres espèces d’animaux a été confirmé en 2012 par la Déclaration de Cambridge sur la conscience, ce qui nous confirme ce que plusieurs d’entre nous savaient déjà intuitivement : les chevaux sont capables de ressentir des émotions et donc, d’avoir des opinions propres.[2] Cette prise de conscience doit donc, par conséquence, orienter notre approche avec les chevaux. Nos actions, ainsi que nos attentes et objectifs, devront tenir compte des ressentis et des émotions de notre équidé. Quel que soit notre but en fait, l’approche choisie se devra de respecter la sensibilité et l’intelligence émotionnelle équine. Mieux encore, en tant qu’humain, nous devrions devenir des facilitateurs pour l’épanouissement de notre partenaire équin et voir à stimuler son intelligence émotionnelle par l’utilisation de procédés d’apprentissage éthiques qui favorisent cette intelligence. Il est également important, lorsqu’on travaille auprès des chevaux, de prendre la bonne habitude de se fier à ses ressentis bien sûr, mais aussi, de voir à développer notre sens de l’empathie et de la compassion envers l’autre être en face de nous. Stress, peur et apprentissages L’émotion principale du cheval étant la peur, nous devrions créer un environnement propice à l’apprentissage dans le calme afin d’éviter le plus possible d’amener le cheval dans une zone où il éprouve de la peur, ceci s’avérant par ailleurs, totalement improductif et non éthique. Contrairement à ce qu’on entend parfois dans le milieu équestre, le fait de rassurer le cheval lorsqu’il a peur est bénéfique et ne crée pas d’association négative pour le cheval. En effet, lorsque le cheval est émotivement insécure, le fait de le caresser doucement, de bien respirer et de lui parler sur un ton calme et rassurant l’aidera.[3] On peut retourner à un endroit où le cheval se sentait en confiance et avancer doucement vers la zone « affolante ». L’approche retrait donne habituellement de bons résultats.[4] En fait, la peur est une précieuse information sur ce qui se passe à l'intérieur de notre cheval. L'émotion devient une alliée plutôt qu'un ennemi à éliminer! On pourrait rajouter que c'est la même chose pour nous. L'émotion nous indique qu'il se passe quelque chose et qu'on doit prendre le temps qu'il faut pour prendre soin de cette information. « Ne tirez pas sur le messager » (L. Kohanov) Linda Kohanov[5], précurseure et innovatrice dans le domaine de l’apprentissage expérientiel équin facilité par le cheval, est une des premières personnes à avoir abordé les émotions équines et parlé de l’impact des émotions de l’humain sur le cheval et vice versa. Cette grande dame de la facilitation équine a en effet ouvert les portes (et les yeux de plusieurs) sur la capacité des chevaux à ressentir des émotions – les leurs et les nôtres, même et surtout celles que l’on a refoulées. Et l’éthique à l’entraînement? Le bon entraîneur doit éviter à tout prix d’amener le cheval hors de sa zone de tolérance et d’ainsi faire surgir chez lui de la peur, qui peux dégénérer en rage ou en panique si non adressée. Si vous faites entraîner votre cheval, sachez que votre responsabilité est de protéger votre cheval, d’être la voix de ce dernier. Combien de chevaux sortent « cassés » et éteints de telles séances d’entraînement? N’oubliez pas que, « là où se terminent les connaissances, embarque la violence ». Honorer ce qui est Sachant maintenant le cheval a le droit d’exprimer ses émotions, prenez le temps d’écouter et d’honorer ses ressentis et les vôtres et ainsi, d’être authentiques avec ce qui monte. Vous aurez ainsi votre réponse très clairement. Et s’il le faut, changez d’entraîneur… Ou mettez ce dernier sur pause pour un moment. Pour le plus grand bien du cheval et de vous-mêmes. Après tout, la relation avec le cheval devrait goûter bon pour vous… et pour lui n’est-ce pas? Marie Josée Marcoux, facilitatrice équine et intervenante en comportement équin Sources : [1] https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/conscience/18331 Page consultée en octobre 2023 [2] Site web : https://www.cahiers-antispecistes.org/declaration-de-cambridge-sur-la-conscience/ Page consultée en octobre 2023. [3] Site web The Horse https://thehorse.com/113607/will-coaxing-a-nervous-horse-reinforce-her-nervous-behavior/?lid=oe2ueqmgurv8&utm_source=braze&utm_medium=email&utm_campaign=TheHorse%20-%20Newsletter%20-%2020231105%20-%20Behavior&uuid Page consultée en novembre 2023. [4] Site web ISES, Les principes fondamentaux de l’entraînement du cheval https://s3.amazonaws.com/kajabi-storefronts-production/sites/2147549522/themes/2149559392/downloads/Gkwln9WqTiuPgFw1Eby9_Poster_ISES_rules_Leuthardt_French.pdf Page consultée en novembre 2023. [5] https://eponaquest.fr/a-propos-deponaquest/linda-kohanov-2/ Page consultée en octobre 2023.

  • La claque sur l’encolure : le cheval apprécie ou non?

    Les effets de l’apprentissage en renforcement positif étant maintenant assez documentés, les cavaliers gagneraient à pouvoir utiliser ce procédé d’apprentissage, ce dernier étant éthique et contribuant au bien-être équin[1] (Innes and McBride 2008, cité par Takahashi and al. 2016). Source : https://www.wallpaperflare.com/person-riding-horse-rider-races-horse-riding-seat-detail-wallpaper-wuuyd Un renforçateur primaire de choix étant la nourriture; la problématique vient du fait pour le cavalier en selle, de pouvoir être capable récompenser le cheval immédiatement lors de la bonne réponse, respectant ainsi le lien de contingence/contiguité, qui est le lien temporel entre deux stimuli avec un délai extrêmement court dans l’idéal de ½ seconde[2] entre les deux. McGreevy and McLean (2018) souligne également que les chevaux en nature n’ont pas évolué avec cette capacité de manger en mouvement, ce qui pose donc problème également à ce niveau.[3] C’est la raison pour laquelle des chercheurs japonais se sont intéressés à savoir si la claque sur l’encolure (Patting) avait le même effet appétitif que la nourriture. Dans l'expérience japonaise, un test en conditionnement opérant a été utilisé. Les chevaux avaient préalablement été désensibilisés par habituation lors de la période pré-expérimentale à l’environnement et aux appareils utilisés dans le dispositif expérimental. Ensuite, un procédé en conditionnement classique a été instauré dans le but de faire associer, pour les chevaux, le son d’un « buzzer » à la délivrance de granulés. Finalement, par façonnement (Shaping), les chevaux étaient renforcés seulement lorsqu’ils appuyaient sur un bouton. Ils reçurent dans un premier temps des renforcements alimentaires (granulés). Lors de l’expérience, qui se déroula sur une durée de 3 mois, les chercheurs ont demandé à trois chevaux de presser le bouton avec leur nez pour obtenir en guise de récompenses, soit des granulés, dans un premier temps, soit des claques sur l’encolure, dans une seconde phase. Une analyse comportementale appliquée (ABA) fût administrée pour évaluer l’efficacité des deux renforçateurs, soit les granulés, soit la claque sur l’encolure. Les chercheurs devaient pour ce faire remplacer graduellement le stimulus inconditionnel par la réponse inconditionnelle dans le but d’obtenir un réponse conditionnée. Dans un premier temps, chaque bonne réponse fût récompensée puis les chercheurs ont eu recours au renforcement intermittent. Tous les chevaux ont démontré un taux de réponse bas pour ce qui est du renforcement par la claque sur l’encolure, suggérant ainsi que les effets de ce renforcements étaient pratiquement inexistants.[1] Source : https://www.wallpaperflare.com/woman-riding-horse-action-energy-adult-animal-athlete-cavalry-wallpaper-aaziw Il faudrait donc oublier la claque sur l'encolure pour récompenser le cheval, qui serait à la limite aversive... Il y aurait plutôt lieu de récompenser le cheval d'un stimulus conditionné c'est-à-dire, d'utiliser un ordre (cue) au départ neutre (exemple : clicker) pour indiquer au cheval la bonne réponse puis de récompenser (renforcer) immédiatement ce cue avec un appétitif (nourriture par exemple, ou grattouille sur le garrot)[3]. [1] Takahashi, A., Nishiyama, K. Ohkita, M. and Sawa, K. (2016). Failure to find Reinforcement Effect of Neck Patting in Horses (Equus Caballus). Psychologia, 59, 91-99. [2] Cassoret, M. 2021. Notes de cours. Cours Sciences de l’équitation hiver. AZCA [3] McGreevy, P. and McLean, A. (2010). Equitation Science. Wiley-Blackwell.

  • Lorsque la peur est au rendez-vous

    Dans mon travail d’accompagnement en horsemanship, je rencontre habituellement deux types de personnes : - les personnes ayant débuté l’équitation dans leur jeunesse et celles qui ont commencé sur le tard. Mon approche incluant le mieux-être facilité par le cheval (MFC), il arrive souvent que la peur soit un motif de consultation pour mes clients. Pour ces personnes côtoyant les chevaux depuis plusieurs année, et qui ont subi une chute ou un accident de cheval, la crainte et le manque de confiance peuvent s’installer insidieusement, mais sûrement. Pour les débutants d’âge mature, la peur est souvent bien présente, et cela pour plusieurs raisons. Malheureusement, les moniteurs des cours d’équitation ne prennent pas toujours la peine de regarder avec nous de plus près ces peurs et le manque de confiance qui en découle. C’est souvent à ce niveau que j’interviens, en tant que professionnel équin en MFC. Dans mon jeune temps… Quand j’étais jeune, à chaque chute, non seulement on devait évidemment remonter tout de suite après, mais la coutume de l’époque voulait qu’on apporte une bouteille de vin à l’instructeur à la session suivante… Il va s’en dire que mes ressentis se devaient de restés bien refoulés à l’intérieur de ma petite personne, histoire de continuer la session sans ralentir tout le monde… De toutes façons, l’équitation c’était comme l’armée ou presque à l’époque!! Comme j’étais assistante aux re-débourrage des chevaux « manqués » (chevaux à problème achetés une bouchée de pain à l’encan), ceux-ci n’étaient pas toujours (en fait, pas souvent) coopératifs… Et tout se passait en selle à l’époque, à part longer! Donc, on embarquait sur des chevaux plus souvent rétifs qu’autres choses… Et là, BOUM! Les chutes se produisaient lorsque les chevaux avaient autre chose en tête que de passer l’obstacle devant eux ou de faire un changement de pied…! Mais j’étais jeune, assez souple et pas peureuse… Bref, la vie a suivi son cours… Prise de conscience, ou le corps qui m’arrête? Jusqu’au jour où, en 2012, un bête accident de ski de fond sur une pente glacée non balisée me fait me réaliser que je ne peux plus être la fille « sans conscience de la peur » que j’étais plus jeune. Mon genou gauche ayant le ligament croisé complètement « pété », et le ligament interne déchiré, j’en ai été quitte pour passer 1 an et demi sans monter à cheval… Et quand l’équitation, c’est ton antidépresseur et toute ta vie, c’est incroyablement long et pénible. Presque deux ans, si je compte la réhabilitation après l’opération. La première fois que j’ai remonté à cheval, je me sentais comme une « vieille » débutante, consciente du danger! Toute seule dans le paddock, un matin glacial de février, j’ai embarqué sur ma jument Olivia, avec un MONTOIR!… J’avais mis ma bombe (chose que je ne fais que pour débourrer normalement même si je devrais la porter plus souvent)… Et là, assise sur les 16,1 mains de ma jument, j’ai humblement compris les gens qui avaient peur! Heureusement, ayant les outils pour, j’ai confronté ce sentiment, et je l’ai transmuté assez rapidement MAIS je comprenais maintenant qu’on ne peut forcer quelqu’un qui a peur. À la place, je prenais conscience qu’il fallait prendre le temps de décortiquer chaque geste, et prendre le temps de connecter avec l’animal de 500 kg bien comme il faut avant de penser à le monter… Et prendre le temps d’entendre et d’accueillir cette petite voix intérieure. Enfin en mieux-être Heureuse synchronicité, j’ai débuté quelques mois plus tard ma formation comme professionnel équin aux Écuries Namasté en mieux-être facilité par le cheval. Comme lorsqu’on est parfaitement centrée sur sa mission de vie, tout s’est enchaîné rapidement jusqu’à aujourd’hui… Je vous offre donc des services en horsemanship où vous pourrez être entendus et accueillis dans vos peurs, sans jugement. Je vous donnerai des trucs et des conseils, mais vous laisserez aussi cheminer à votre rythme pour regagner votre confiance en vous. Et pour la bouteille de vin, hé bien vous pourrez laisser-faire, car tout sera mis en œuvre pour un environnement sécuritaire pour votre mieux-être et celui du cheval! On prendra plutôt un café ensemble si ça vous dit! Au plaisir de trouver des solutions avec vous! Marie

  • Par les temps qui courent

    Aujourd’hui, je prends le temps d’écrire un court blogue estival… sur le temps… Alors j’imagine que si vous avez le temps de lire cet article (environ quatre à cinq minutes), vous êtes peut-être, soit en vacances, soit en congé pour maladie, soit à la retraite… Ou bien tout simplement, vous avez décidé de prendre quelques minutes pour vous. Excellente idée en passant. Ça fait que je vais tenter de résumer mon idée assez rapidement! Les chevaux et le temps Ce n’est pas une nouvelle découverte, notre monde occidental est en flagrant syndrome de manque de temps, et donc, de patience, pour tout ce qui a besoin de temps pour s'épanouir et mûrir. Nos relations avec les autres êtres vivants sont souvent les premières choses à se faire couper l’herbe sous le pied; un baiser à la hâte sans trop se regarder le matin, une arrivee à l’écurie en état dissociatif ou presque, embarquement de la selle sur le dos du cheval sans trop s’informer de son humeur, et enfilade de quelques sauts de mouton au manège… Au bureau, on tente sans succès de baisser les piles de dossiers en escamotant de plus en plus les pauses et les heures de dîner… Pour mieux performer, pour aller plus vite, pour finir notre To do list qui, bizarrement s’allonge aussitôt qu’on biffe les tâches qui viennent d’être réalisées. Dans le « bon vieux temps » Tout le monde s’accorde pour dire que, dans le temps de nos ancêtres, ça "opérait" à un autre rythme. Tout était plus lent… Déjà le fait de devoir sortir dans le jardin arrière pour aller au petit coin (toilette)… Fallait y penser d’avance comme on dit. Ça devait quand même presser par bout… Pas évident surtout en janvier à -30… Bon, je m’éloigne du sujet… Aller au village en voiture à cheval se faisait de façon moins rapide qu’en voiture à chevaux vapeur, évidemment. On avait le loisir de regarder le paysage ou entre autres. Pas d’internet, de télé, encore moins de cellulaires! Lorsque l’hiver arrivait, on ralentissait la cadence encore plus, épousant le rythme de Dame Nature. Oui les familles étaient nombreuses, et les gens travaillaient très fort. Mais le temps, Lui, savait prendre son temps. Les chevaux eux, contrairement à nous, ont toujours conservé le même rythme qu’il y a des milliers d’années. Ou tenté de conserver... Chez eux, c'est instinctif. Chez nous, mais on l'a oublié, refoulé au fond notre cerveau droit. Pourtant, et malgré eux, les chevaux doivent s'adapter à vivre au rythme effréné qui est le nôtre, ce qui peut engendrer stress chronique et problèmes de comportement chez certains ainsi que des maux physiques divers. Suralimentés de moulée, gardés au boxe plusieurs heures par jour (« je n’ai pas le temps d’aller le chercher dans le champs »), les chevaux, devenus biens de consommation, font les frais de nos vies de fous. Nous devons nous efforcer de leur donner au moins un cadre de vie répondant le plus possible aux conditions demandées par leur espèce, à savoir; foin à volonté et/ou pâturage, possibilité de se déplacer pendant plusieurs heures par jour, congénères stables et bien assortis, abris suffisant contre soleil, mouches et intempéries, et la cerise sur le gâteau : des êtres humains conscients et compatissants qui s’en occupent adéquatement (pas facile celle-là). L’arrivée du poulain tant attendu! Heureusement, aux dernières nouvelles, cela prend encore plus ou moins 11 mois 11 jours de gestation pour voir la binette de ce petit équidé… Si ça ne dépendait que de nous, les gestations seraient écourtées aussi! J’exagère à peine! Une chance, c’est encore la Nature qui a le dernier mot là-dessus… pour le moment! Ce syndrome chronique de manque de temps se répercute malheureusement sur toutes nos relations, dont celles que nous avons - ou pas - avec nos chevaux. Que ce soit pour le poulain, à qui on veut inculquer très tôt les « bonnes manières », au jeune cheval de 18 mois que l’on veut débourrer "avant qu'il soit trop fort", ou à celui que l’on veut voir performer en show avant qu'il soit prêt, on veut que « ça opère »! Ça débute bien souvent à la naissance, avec de multiples interventions humaines, souvent dans le but de bien faire. Cependant, il a été prouvé que ces interventions sont toutefois inutiles et même dangereuses. L’imprégnation du poulain en est un exemple. L’imprégnation, qui est en fait une forme d’immersion (Flooding), a été inventée par le Dr Robert B. Miller. Elle consiste en une forme d’apprentissage précoce chez le nouveau-né qui, selon le Dr Miller, se doit d’être effectuée à une période sensible de la vie de celui-ci pour obtenir des résultats efficaces, soit la période juste après la venue au monde du nouveau-né[1]. Elle consiste à soumettre le foal à toutes sortes de manipulations visant à le désensibiliser. Toutefois, ce mode d’apprentissage n’est pas approprié pour l’espèce équine. En effet, Diehl et al. (2002); Sigurjonsdottir et Gunnarson (2002), cités par McGreevy et McLean, (2010) s’entendent pour dire que l’imprégnation chez le foal n’a aucune correspondance naturelle et de plus, introduit de hauts niveaux de stress chez ce dernier, ce qui est considéré comme non éthique[2]. Henry et al. (2005), cité par McGreevy et McLean, (2010) préconisent plutôt une approche favorisant une manipulation douce de la mère par le brossage de celle-ci et la présentation de nourriture en main. Le poulain est laissé libre de s’approcher ou non de l’humain. Cette dernière approche est reconnue comme ayant une influence positive chez le jeune animal 2. Pour ce qui est de la manipulation en longe (handling) du poulain, celle-ci semble plus efficace si elle est pratiquée seulement à partir du sevrage du poulain, en particulier si cette manipulation est répétée de façon régulière sur le long terme. En effet, selon Heird et al. (1986) cité par Hausberger (2008), les poulains manipulés du sevrage jusqu’à l’âge de 18 mois connaissent de plus hauts scores en termes de facilités d’entraînement que les autres poulains 1. Donc, relaxez et soyez zen, et laissez à votre petit bout de cheval le temps de découvrir le monde en compagnie de sa mère, et ensuite des autres chevaux du groupe. Vous n’avez pas à vous dépêcher de tout lui montrer à 3 heures de vie! Voilà c’est tout pour aujourd’hui. Je vais m’en tenir au jeune poulain pour cet article… Dans le prochain blogue, nous aborderons l’étape du sevrage et après celui-ci… Bel été à tous et toutes! Et prenez le temps de relaxer en compagnie de vos chevaux. Marie 1. [1] Hausberger, M., Roche, H., Henry, S. and Kathalijne Visser, E. A review of the human-horse relationship. Applied Animal Behaviour Science. 109(2008) . 1-24. 2. [2] McGreevy, P. et McLean, A. 2010. Equitation Science. Oxford, United Kingdom: John Wiley & Sons, Ltd.

  • De la connexion avec le cheval : Être ou Faire, voilà toute la Question!

    On le sait tous et toutes, à part nos enfants, y a pas meilleurs êtres pour nous faire mentir que nos animaux, les chevaux y compris! Surtout dans des situations où nous nous y attendons vraisemblablement le moins, comme de raison. À ce propos, il y a de ça plusieurs années, en revenant d’une belle rando tranquille, et alors que je venais juste de dire à mon amie, en parlant de Flash, mon grand hongre de 16,2 mains, qu’il n’avait JAMAIS rué personne ni aucun autre cheval… Et bien, dans le temps de le dire, j’ai juste eu le temps d'apercevoir dans mon « angle mort » Flash, qui, deux minutes plus tôt semblait plutôt engourdi dans les bras de Morphée, ruer énergiquement le cheval à côté de lui… Et ma copine, maintenant étendue au sol, car elle qui avait écopé du coup, même si c’est son cheval que Flash visait! « Pourtant, je t'avais avertie! » Voilà un coup qui est parti bien vite, sans avertissement me semblait-il… Pourtant le cheval lui, avait sûrement annoncé ses couleurs bien avant. Mais nous, trop heureuses d’être ensemble, étions en grande conversation sur le dernier party du temps des Fêtes et n’avions pas prêté attention aux petits signaux que Flash avait dû lancer avant son intervention plus musclée… Bref, nous n’étions pas présentes à ce qui se passait là, exactement dans le moment présent et surtout, au langage non verbal de Flash. Ce qui est totalement non sécuritaire lorsque l'on est aux côtés des chevaux, SURTOUT si ce sont NOS chevaux et qu’on pense les connaître à 100%. Le cheval vit dans le moment présent. C’est le seul moment qui compte pour lui. Si vous lisez mon blog régulièrement, vous devez penser probablement que j’ai commencé à radoter… En fait, je dois avouer que de le répéter aux autres permet de me le rappeller également! ;-) Oh il y a aussi les chevaux Rescues, qui oui portent douloureusement les stigmates de leur passé. Mais cela ne les empêche point de vivre au présent malgré les blessures qu’ils portent. Dans le monde des équidés, nous entrons dans le domaine de la pleine conscience de plein fouet (excusez le vilain jeu de mots). Pour le cheval, même s’il a peur, il est présent (à sa peur) et ne peut la cacher… Et contrairement à nous, il va chercher à se sauver d’où il sent monter cette peur… C’est son réflexe de survie, et c'est grâce à cela qu'il existe encore des chevaux sur la terre. Donc, il cherche à retourner à l’endroit où il se sent en sécurité. Que ce soit à 20 pieds ou 10 kilomètres plus loin. De la l’importance de favoriser une attitude comme l’« approche-retrait » lors des moments comme ceux-ci. Mais ça, ça sera un autre sujet de blog. Toujours dans nos têtes, nous roulons à 100 km/heure Lors de nos ateliers du Programme Leadership facilité par le cheval, surtout lors du premier (Concepts de base) - où plusieurs personnes n’ont souvent jamais expérimenté cette approche consistant à se reconnecter à soi - plusieurs sont agréablement surprises par le peu que l’on doit faire pour connecter avec le cheval. En fait, on doit en faire le moins possible. Facile vous allez dire? Mais pas du tout! C’est même d’un haut degré de difficulté, pour nous qui sommes habitués à performer, rentabiliser chaque minute, texter en mangeant et en travaillant… Comme dirait l’autre, « Ce n’est parce que c’est simple que c’est facile ». Bref, pour nous qui arrivons à l’écurie avec notre montre Fitbit pour compter le nombre de pas dépensés, notre agenda électronique, notre nouveau cellulaire qui prend les meilleures photos et notre bagage de blessures à soigner... Le « sac à dos ben plein » comme j’aime à le dire. On arrive donc chargés en bloc, non pas dans le but d’Être, mais dans celui de Faire… ou encore pire, de Faire Faire (au cheval)! Et c’est en plein le type d’attitude à avoir pour tenir à distance un cheval équilibré et sain qui a de la place en masse pour aller paître plus loin… On se questionne alors pourquoi certains chevaux sont « durs à attraper »* au champ… Ainsi soit-il... Nous en demandons toujours trop au cheval et trop vite… Nous nous en demandons toujours trop également. Nous courrons du lever du soleil (et même avant), et ce, jusqu’à tard le soir. Nous tombons dans nos lits épuisés, quelques fois anxieux et sans sommeil… Heureusement que dans ce monde il existe encore des troupeaux de chevaux qui paissent au champ pour nous rappeler que nous sommes peut-être en train de passer à côté de l’Essentiel de la Vie et qu’il est bon de ralentir et de se déposer pour respirer et se reconnecter à soi… *On dirait que certaines personnes « attrapent » leurs chevaux, comme d’autres les poissons à la pêche… Je n’utilise normalement pas ce mot… Car « attraper » contient le mot « trapper »… M'enfin... Ça sent l’arnaque à pleins naseaux »… ;-) Bon printemps avec vos chevaux! Marie Écrivez-moi : j’aimerais recevoir vos commentaires, questions et demandes sur des sujets précis. :)

  • Qu'est-ce qu'un professionnel équin en mieux-être facilité par le cheval?

    Afin d'éclairer ceux et celles qui se demandent qu'est-ce que cet être bizarroïde, nous allons faire la lumière aujourd'hui sur le travail fascinant qui est le mien : le "professionnel équin en mieux-être facilité par le cheval". Pour les besoins de ce texte et dans un souci d'allègement, nous l’appellerons le "PE en MFC"... Dans la voie du Double mieux-être! Autant le dire d'emblée, le PE en MFC aime faire son boulot en ayant toujours à l'esprit et à cœur le mieux-être du cheval (ou des chevaux) concernés autant que le mieux-être de son client / cliente... C'est ce qu'on appelle communément dans le jargon du métier : le "Double mieux-être". Le PE est quelqu'un qui doit posséder une solide expertise en horsemanship et idéalement, une solide formation équestre plus conventionnelle, histoire de couvrir assez large dans son champ d'expertise (que ce soit en équitation classique, western, attelage, élevage...) . En effet, son expérience se doit d'être la plus étendue et versatile possible, et ce, afin de pouvoir s'adapter habilement aux demandes variées de ses différents clients. Les requêtes peuvent être aussi bien de niveau technique, qu'il soit question de travail au sol ou en selle, qu'au niveau comportemental, ou relationnel ou encore. Les questions de régie d'écurie reviennent également souvent (alimentation, soins des pieds, etc) et sont intimement liées au bien-être du cheval. Le PE se doit de continuer de se former régulièrement dans les domaines équins et équestres afin d'être à la fine pointe de l'information équine et de se tenir constamment à l'affût des plus récentes recherches et découvertes qui se font dans le domaine équin. Quand au mieux-être facilité par le cheval (MFC), il bonifie le travail du PE, en apportant et encourageant un soutien relationnel entre le client et son cheval. Le processus devient expérientiel. Finalement, pour garantir une intervention ciblée et enrichissante à ses clients, le PE certifié en MFC se doit de respecter et de travailler selon le code d'éthique de MFC-CAN, l'association nationale qui régit tous les professionnels en MFC. La connexion à soi et à l'animal est de ce fait privilégiée et développée. Nous vous recommandons, avant de faire affaire avec un professionnel équin en MFC, de vérifier ses références auprès de clients autour de vous, car, comme dans tous les domaines, il y a malheureusement, des bons... et des moins recommandables! ;-) L'être humain : vers une ouverture de conscience Pour le PE, la beauté de travailler en horsemanship avec MFC provient du rôle de facilitateur qu'il joue auprès de ses clients / chevaux. Non seulement, le client pourra se donner le droit de s'exprimer sur ce qu'il ressent, sur ce qu'il porte, lorsqu'il arrive au manège avec le cheval, et ensuite, tout au long de la session mais également, le cheval aura droit d'expression. Les deux seront encouragés dans cette voie. Le cheval, fidèle miroir, nous accompagnera donc, de près ou de loin (selon son gré) tout au long de la session de horsemanship... La pleine conscience constitue un pré-requis que le cheval exige pour jouer avec lui en harmonie. Attention, ceci ne constitue en rien une thérapie en ce sens que le professionnel équin qui respecte son champ de compétence vous ramènera toujours à ce qui se passe actuellement avec le cheval et non dans votre histoire personnelle. Il est fortement conseillé de s'adresser à un thérapeute si vous constatez que des problèmes du domaine de la santé mentale font surface pendant une session (ce qui n'est pas impossible, le cheval révélant ce que l'on ne pensait même pas que l'on portait). Problème ou cadeau? La prochaine fois que vous éprouverez des difficultés avec un cheval (quelle personne n'en a jamais eu) vous devriez d'abord l'en remercier! En effet, il est bien possible que le fait d'améliorer votre relation avec votre partenaire équin améliore par la bande votre vie en général. Peut-être s'agit-il d'améliorer votre leadership avec votre cheval, pour que votre vie au bureau s'améliore elle aussi. Ou encore, qu'il s'agit de clarifier votre mode de communication (langage non verbal), faisant de vous un meilleur gestionnaire. Peut-être aussi s'agit-il de peurs (réelles ou non) qui vous empêchent d'avancer dans votre vie personnelle... En horsemanship avec MFC, il est possible que quelques squelettes sortent du placard, mais dites-vous bien que ce sera pour faire de la place à quelque chose de meilleur! Le cheval, partenaire cohérent Partant du principe qu'un cheval est un cheval et qu'il agit toujours (contrairement à nous) avec authenticité... et qu'il n'a pas demandé à faire du dressage, du roping, de la balade (bref, vous voyez ce que je veux dire...), si vous avez un problème avec lui... Et bien, il est de votre responsabilité, et non de la sienne, de voir à le solutionner, problème qui vu à travers les lunettes du PE, devient une occasion en or d'apprentissage personnel! Le cheval ne fait que vous dévoiler vos zones d'ombre, celles où vous ne voulez pas aller... Mais si vous acceptez cette invitation à la pleine conscience que votre ami équin vous offre sur un plateau d'argent, vous y gagnerez au change une relation humain/cheval totalement passionnante et plus solide. Le cheval alors en confiance deviendra votre meilleur partenaire de dressage, roping, balade,... De ce que vous voudrez, il vous le donnera car il aura pleinement confiance en votre leadership compréhensif et compatissant. La question se pose : " Préférez-vous danser avec un partenaire volontaire et léger ou avec quelqu'un qui se sent obligé, et qui vous pile sur les pieds"?... Namasté!

  • Objectifs et mieux-être, comment concilier les deux?

    Les avantages de se fixer des objectifs clairs en début d'année pour une meilleure progression dans votre horsemanship, tout en évitant de tomber dans le piège de la rigidité relationnelle avec votre cheval. ​​ Bon, sain et MOTIVANT Faites-vous partie de ceux et celles qui se donnent des objectifs d'apprentissage avec leur cheval en début d’année? À mon avis, je crois qu’il est bon, sain et surtout motivant, lorsque la nouvelle année débute, de prendre le temps de réfléchir aux bons et moins bons coups que nous avons réalisés en 2018; nos réussites, si minimes soient-elles, et aussi, nos expériences - que certains appellent "échec". On peut ensuite déposer sur papier les objectifs que l’on désire atteindre avec notre cheval si on veut progresser dans notre horsemanship pour l'année qui vient. L’idéal est de se fixer un objectif RÉALISTE et atteignable à court terme, un autre à moyen terme et un autre à plus long terme, c'est-à-dire, pouvant être étalé sur plusieurs mois ou années. Donc, lorsque vos objectifs seront fixés, il faudra ensuite déterminer combien de temps environ vous pensez mettre pour les atteindre. Il arrive souvent que l'on veuille arriver à un résultat, mais que nous n’en fassions pas un programme régulier et clair. Quand une intention claire est lancée, la pose d’objectifs précis permet d’augmenter notre motivation et de faciliter notre progression et celle de notre cheval. On peut aussi profiter de l'hiver pour lire, se former, prendre une formation en ligne, bref, pour parfaire nos connaissances du domaine équin. Et pas besoin de vous dire que les meilleures informations ne sont pas livrées sur Facebook! ;-) Les cours d'éthologie et d'alimentation équine en ligne donnés par des professionnels reconnus sont particulièrement intéressants et instructifs. L'idéal est d'avoir une référence de quelqu'un de votre entourage, mais encore là, le choix final vous revient! L'Université Laval et l'AZCA en produisent d'excellentes en français entre autres. Pour en revenir à nos objectifs, un des avantages de se fixer des buts est que l’on se donne des repères concrets pour constater nos progrès et pouvoir mesurer notre avancement avec notre cheval. Le fait de scinder en petites bouchées un exercice qui semblait inatteignable au départ permet de plus savourer le processus et de ne pas resté "accroché" sur la finalité de l'exercice. Aussi, on devrait user de constance et de régularité dans notre approche. Par exemple : pour habituer un poulain à donner les pieds, on devrait idéalement pratiquer plusieurs petites fois/semaine (quelques minutes), pendant un certain nombre de jours. Le cheval étant un animal qui apprend, entre autres, par la répétition, il est intéressant d’utiliser une cédule qui permet un certain patron (pattern) de routine. Cela aide notre équidé à mieux assimiler son apprentissage et cela le sécurise également d’avoir une certaine routine. Cela lui permet de comprendre plus facilement. De là l'utilité d'avoir établi nos étapes à l'avance. Le facteur CHEVAL Attention toutefois, car, jusqu'ici, nous avons parlé d'objectifs "humains" qui incluent la participation souvent INVOLONTAIRE d’un être vivant et conscient, possédant des émotions, un statut de proie et d'herbivore, ainsi qu'un corps avec ses limites, tout comme le nôtre. En effet, notre cheval n’a évidemment que faire de nos objectifs. Pour lui, ses objectifs - si on peut dire - sont sa survie et son bien-être, et non pas le dressage, la randonnée, le saut, les sept jeux... etc. Ce bien-être dépend de plusieurs facteurs dont entre autres, l'alimentation adaptée à son statut, le fait de pouvoir vivre en groupe et de bénéficier d'une vie sociale, le fait de pouvoir se déplacer à toutes les allures, le fait pouvoir se reproduire, lorsque faire se peut, et aussi, la capacité d'échapper aux prédateurs potentiels, tout ça, en vivant dans le moment présent… Alors que nous autres, bipèdes humains, portons encore les stigmates de notre querelle d'hier avec notre beau-frère ou notre anxiété de performance en pensant à notre pile de dossiers restée en suspens sur le coin de notre bureau. Et ce, parce que nous sommes toujours dans nos têtes, surtout quand il est question d’objectifs à atteindre! Bienvenue les incompréhensions humain-cheval! Que faire alors pour concilier objectifs humains et besoins équins? Il va s’en dire que plus le cheval a la possibilité vivre selon un mode de vie inhérent à son espèce, plus il est bien dans sa tête et son corps, plus il sera dans de meilleures dispositions quant à participer volontairement à vos requêtes. N'oublions pas qu'en mieux-être & horsemanship, volontairement = sans contrainte. En être cohérent qu’il est, contrairement à nous, le cheval réagit à nos demandes de façon informative pour nous, même si cela peut quelque fois nous sembler totalement NÉGATIF! C'est-à-dire que s’il manque de préparation, s’il a peur, s’il ne comprend pas, s'il a de la douleur, ou s'il n'a pas la motivation pour participer, on peut s’attendre à un NON de sa part. Ceci est NORMAL car il ne fait jamais semblant! Il ne peut faire semblant d'avoir peur, de ne pas voir le goût de faire telle ou telle chose! Et il n'a surtout pas l'intention de vous niaiser (on l'entend souvent celle-là)! Première chose à faire dans ce cas : ralentir le rythme, "détricoter" ce que vous faisiez comme exercice avant que ça "flop", revenir à quelque chose que le cheval aime faire... et ne pas prendre ça personnel. Donnez-vous le DROIT de prendre une pause, de respirer lentement, de vous recentrer et de revenir en vous... Reculez, même... Relaxez, prenez conscience de l'état dans lequel vous êtes... Et respirez encore plus lentement... En un mot, lâchez prise sur la longe et sur l'objectif... Oui, oui... Vous serez étonné de son soudain intérêt, lui qui, il y a 10 minutes, semblait complètement non intéressé à vous. Avant de finir, voici un exemple sur comment on pourrait décortiquer un exercice, ici : "aller en randonnée seul". C’est décidé, vous vous sentez d’attaque, c’est aujourd’hui que vous allez monter votre jeune cheval pour aller en randonnée seul pour la première fois. Alors que dans les faits, il n’a jamais vu une souche ou un ruisseau de sa vie, encore moins une perdrix qui s'envole dans un bruit effroyable… Il y a de bonnes raisons pour qu’il refuse d’avancer passé le champ des copains qui l'appellent ou à l’entrée de la forêt d’où provient le son d’une scie à chaîne en furie… Continuer malgré le NON du cheval pourrait mener à ce qu’on appelle de la témérité, des bosses, des courbatures, et sûrement, une mauvaise expérience pour vous deux … Une solution possible serait de premièrement débarquer de cheval. Je vous entends dire : "et là il gagne un point"! Et oui, non seulement il gagne, mais vous aussi vous gagnez. Lui gagne votre confiance car un bon leader n'envoie jamais un cheval à un endroit où il a peur. Vous, vous gagnez la confiance de ce dernier, vous gagnez un point de leadership et vous préservez votre corps d'une chute. Est-ce à dire que vous retournez penaud à l'écurie? Non pas! Vous en profiterez pour "jouer" au sol avec votre cheval, à marcher à ses côtés, en pas de côtés, travailler votre horsemanship, etc. C'est le temps d'être créatif! Au bout d'un certain moment, la frayeur passée, votre cheval calmé, vous pourrez remonter et refaire un autre bout à cheval... Par où commencer donc? Si vous êtes confus, incertain, démotivé, craintif, en manque de connaissances techniques, je vous conseille de commencer par demander de l'aide et de l'accompagnement à un bon professionnel équin! En effet, un professionnel sérieux peut vous aider à vous fixer des objectifs raisonnables, réalistes, réalisables et qui respecteront votre cheval en prenant le temps de bien décortiquer les étapes. Si vous vous sentez en confiance avec lui ou elle, parfait, allez-y et demandez-lui de vous bâtir une pratique afin que vous et votre monture progressiez harmonieusement et de façon sécuritaire. L’important est de se sentir bien et en confiance. De même, le comportement de votre cheval avec le professionnel vous indiquera si oui ou non ce dernier vous convient. Fiez-vous à votre intuition et à votre cœur. Et comme on apprend à jouer au tennis en jouant au tennis, ceci s’applique au horsemanship également , où plus vous gagnerez la confiance de votre cheval, plus vous avancerez ensemble. Il n'y a pas besoin de faire de longues sessions pour ce faire. De fait, une courte séance de 15 minutes arrêtée au moment où le cheval sent qu'il a réussit l’exercice suivie d’une détente agréable à deux au champ sans rien lui demander est en général de beaucoup plus profitable qu’une séance d’une heure où l’on « drille » le cheval et lui ôte tout goût pour l’exercice. J'ai l'habitude de terminer mes sessions par quelque chose que le cheval adore faire et à laquelle il excelle. Comme je travaille beaucoup en R+ (renforcement positif), ce dernier exercice est souvent un "Jack Pot", c'est-à-dire que mon cheval reçoit une bonne récompense qu'il aime beaucoup . Voilà ce qui complète cet article. Je vous souhaite une année remplie de beaux défis équestres amusants et sécuritaires… Si vous avez des questions, vous pouvez m'écrire, il me fera plaisir de vous répondre. Bonne année 2019! 1) Sondergaard, E. and Ladewig, J. Group housing exerts a positive effect on the behaviour of young horses during training. Applied Animal Behaviour Science. 2004. 87.105-118. 2) Lesimple, C. and Hausberger, M. Favouring positive working conditions to improve horses’ welfare and human safety. Plenary 4. 2016. Proceedings: 12th International Equitation Science Conference (IFCE): Understanding horses to improve training and performance. École nationale d’équitation. Saumur, France.

  • Avez-vous des objectifs pour 2019?

    Avez-vous des objectifs pour 2019? Bonjour chers lecteurs/lectrices! Aujourd’hui, j’aimerais vous parler des objectifs équestres qu’on se fixe - ou non - en début d’année. Généralement considérés plus réalisables et réalistes que les fameuses résolutions, faites-vous partie de ceux et celles qui se donnent des objectifs de travail et d'apprentissage avec votre cheval en début d’année? Bon et sain et MOTIVANT À mon avis, je crois qu’il est bon, sain et surtout motivant, lorsque la nouvelle année débute, de prendre le temps de réfléchir aux bons et moins coups que nous avons fait en 2018, à nos réussites et aussi, à nos expériences (que certains appellent "échec"). Ensuite,on peut prendre le tems de déposer sur papier les objectifs que l’on désire atteindre avec son cheval si on veut progresser dans son horsemanship/sa discipline équestre. De poser ses intentions. L’idéal est de se fixer un objectif RÉALISTE et atteignable à court terme, un autre à moyen terme et un autre à plus long terme (qui peut être étalé sur plusieurs mois ou années). Par exemple, cette année je prévois débourrer en selle mon purs-sang arabe Kazeem. À court terme, cela veut dire de séparer le but en plusieurs petites étapes faciles et réalisables. Donc, lorsque vos objectifs seront fixés, il faudra déterminer de manière réaliste combien de temps vous prévoyez y mettre pour les atteindre. Il arrive souvent que les gens veuillent régler un problème, mais n’en font pas un programme régulier. La pose d’objectifs permet d’augmenter la motivation et de mettre un peu de piquant dans notre vie de couple… équestre. On peut aussi profiter de l'hiver pour lire, prendre une formation en ligne, bref, pour s'avancer dans nos connaissances équines. Pas besoin de vous dire que les meilleures informations ne sont pas sur facebook! ;-) Les cours d'éthologie et d'alimentation équine en ligne donnés par des professionnels reconnus sont particulièrement intéressants et instructifs. En cas de doute, renseignez-vous sur les compétences du professeur avant de dépenser des centaines de dollars sur ces formations. L'idéal est d'avoir une référence de quelqu'un de votre entourage, mais encore là, le choix final va vous revenir! L'Université Laval et l'AZCA en produisent d'excellentes en français entre autres. Aussi, l’avantage de se poser des buts est qu’on se donne des repères concrets pour travailler et progresser avec notre cheval. Exemple : pour habituer un poulain à donner les pieds, on doit idéalement pratiquer plusieurs fois/semaine (quelques minutes), pendant un certain nombre de semaines. Le cheval étant un animal qui apprend (entre autres) par la répétition, il est intéressant d’utiliser une cédule qui permet un certain ‘patron’ (pattern) de routine. Cela aide notre équidé à mieux assimiler ce qu’on lui demande et cela le sécurise également d’avoir une certaine routine. Le facteur ‘CHEVAL’ Le croustillant de l’histoire survient lorsqu’on prend conscience que nos objectifs incluent la participation souvent INVOLONTAIRE d’un être vivant et conscient, possédant des émotions, un certain mode de vie dit « herbivore », un statut de proie, et un corps avec ses limites (comme le nôtre) . TADAM!! : j’ai nommé « Le cheval »! Notre ami équin n’a évidemment que faire de nos objectifs d'être humain. Pour lui, sa motivation première est la survie et non pas le dressage, la randonnée, le saut. Sa survie dépend de : la capacité de se nourrir de fibres longues sur de longues périodes, pouvoir vivre en groupe et bénéficier d'une vie sociale, pouvoir se déplacer à toutes les allures, pouvoir se reproduire (lorsque faire se peut), échapper aux prédateurs potentiels, tout ça, en vivant au moment présent… Alors que nous autres portons encore les stigmates de notre passé ou sommes anxieux en pensant à l’avenir parce que sommes toujours dans nos têtes, surtout quand il est question d’objectifs à atteindre! Allô les incompréhensions humain-cheval! Que faire alors pour concilier « objectifs humains » et besoins équins? Il va s’en dire que plus le cheval a la possibilité vivre selon un mode de vie inhérent à son espèce, plus il est bien dans tête et son corps, donc, sera dans de meilleures dispositions quant à la possibilité de participer volontairement. N'oubliez-pas qu'en mieux-être & horsemanship, volontairement = sans contrainte. Toutefois, en être cohérent qu’il est, contrairement à nous, le cheval réagit à nos demandes de façon constructive et informative, même si pour nous, cela semble en fait totalement NÉGATIF, c’est-à-dire que s’il manque de préparation, s’il a peur, s’il ne comprend pas, s'il a de la douleur, ou s'il n'a pas la motivation pour participer, on peut s’attendre à un manque de collaboration de sa part. Et c’est NORMAL car il est cohérent!! Il ne peut faire semblant de ne pas avoir peur, de ne pas voir le goût de faire telle ou telle chose! Première chose à faire dans ce cas : ralentir votre rythme, "détricoter" ce que vous faisiez, revenir à quelque chose que le cheval aime beaucoup faire... et ne pas prendre ça personnel. Jamais! Donnez-vous le DROIT de prendre une pause, de respirer lentement, de vous recentrer et de revenir en vous... En observez votre cheval... Vous serai étonné de son soudain intérêt, lui qui, il y a 10 minutes, semblait complètement non intéressé à vous. Exemple : c’est décidé, vous vous sentez d’attaque, c’est aujourd’hui que vous allez monter votre poulain de quatre ans qui vit en boxe pour aller en randonnée pour la première fois, alors que dans les faits, il n’a jamais vu une souche ou un ruisseau de sa vie… Il y a de bonne chances (et de bonnes raisons) qu’il refuse d’avancer passé le champ des copains ou à l’entrée du bois d’où provient le son d’un VTT… malgré votre courage et votre entêtement… Continuer malgré le NON du cheval pourrait mener à ce qu’on appelle de la témérité… et des bosses et courbatures… Un autre exemple : Vous êtes excitée, c’est votre première compétition amicale avec le beau Black en fin de semaine. Il est si fin, tout devrait normalement bien aller... Tout est prêt, votre cheval est tressé, vous vous êtes stressée d’arriver au site… Vous vous levez à 5 h 00 du matin, arrivez à l’écurie en quatrième vitesse en avalant votre café dans l'auto… Catastrophe : pas moyen de faire embarquer le gentil garçon dans la remorque. Pourtant, tout le monde vous disait qu'il embarquait bien, et en plus vous vous étiez promis de pratiquer… Il y a trois ans…! Mais sans jamais le faire finalement. Par où commencer donc? Si vous êtes confuse, incertaine, démotivée, craintive, en manque de connaissances et/ou de techniques, je vous conseille de commencer par demander conseil à un bon professionnel équin! En effet, un professionnel sérieux peut vous aider à vous fixer des objectifs raisonnables, réalistes, réalisables et qui respecteront votre cheval en prenant le temps de bien décortiquer les étapes. Si vous vous sentez en confiance avec lui ou elle, parfait, allez-y et demandez-lui de vous bâtir une pratique afin que vous et votre monture progressiez harmonieusement et de façon sécuritaire. L’important est de se sentir bien et en confiance. De même, le comportement de votre cheval avec le professionnel vous indiquera si oui ou non celui-ci vous convient! Et comme on apprend à jouer au tennis en jouant au tennis, ceci s’applique évidemment en horsemanship, où plus vous pratiquerez vos gammes de la bonne manière, plus vous et votre cheval avancerez. Il n’est pas besoin de longues sessions pour ce faire. De fait, de courtes séances de 15 minutes arrêtées au moment où le cheval sent qu'il a réussit l’exercice suivies d’une détente agréable à deux au champ sans rien lui demander est en général de beaucoup plus profitable qu’une séance d’une heure où l’on « drille » le cheval et lui ôte tout goût pour l’exercice. J'ai l'habitude de terminer mes sessions par quelque chose que le cheval adore faire et à laquelle il excelle. Comme je travaille beaucoup en R+ (renforcement positif), cet dernier exercice est souvent un "Jack Pot", c'est-à-dire que mon cheval reçoit une récompense qu'il aime beaucoup. Voilà ce qui complète cet article. Je vous souhaite une année remplie de beaux défis équestres… Pour continuer d’apprendre avec votre ami équin. Si vous avez des questions, vous pouvez m'écrire ci-dessous, il me fera plaisir de vous répondre. Bonne année 2019! Et n’oubliez-pas… « Votre cheval est votre Maître »!

  • Le Join-Up : pour ou contre?

    Levez la main celui ou celle qui n’a jamais essayé « le jeu » de chasser son cheval dans un rond de longe ou bien encore dans un manège, dans le but que le cheval veule bien connecter avec nous et désire rester à nos côtés! Cette attitude de prédateur appliquée sur un animal de proie n’est pas aussi inoffensive qu’elle en a l’air au premier abord. Sachez que cette méthode d’apprentissage par renforcement négatif, si mal comprise/appliquée, comporte son lot de dommages collatéraux… Et pour la relation/connexion entre humain et cheval, et bien, on repassera… Introduction C'est Monty Roberts, un « chuchoteur américain » qui a institué et popularisé l'approche du Join-Up afin de débourrer les chevaux, les rétifs, les jeunes, les mal partis, etc. Pour ceux et celles qui ne la connaisse pas, cette approche consiste en gros à chasser le cheval dans un round-pen au galop tout en prêtant attention aux comportements du cheval chassé et en réagissant selon ces comportements; le but de l’exercice étant que le cheval apprenne qu’il doit rester à nos côtés, calme et soumis, sinon il sera continuellement chassé à toute allure dans le rond de longe. Sans entrer plus dans les détails de cette méthode ici, méthode qui a quand même fait ses preuves pour débourrer rapidement les chevaux, on peut toutefois affirmer qu'il peut y avoir passablement de dommages collatéraux qui peuvent découler de la mauvaise application de cette méthode. Pourquoi? Premièrement, M. Roberts est un maître dans l'observation du cheval, et du timing du bon geste à faire au bon moment... Ce qui est plus ou moins le cas de monsieur et madame Tout le monde qui se lance à l’improviste dans cette méthode, avec souvent pour but premier de gagner du temps... Ce qui entraîne de l'incompréhension de la part des chevaux et surtout, des accidents (par exemple : chevaux qui défoncent la clôture car trop de pression) car le timing est souvent absent, déficient ou inconstant. Toutes sortes de méthodes plus ou moins éthiques en sont dérivées aujourd’hui, et avec elles, des gourous en horsemanship se vantant de débourrer des poulains en 30 minutes… Du gros n’importe quoi! Renforcement négatif ou punition positive La première chose qu’il faut souligner par rapport à cette méthode, c’est que tout renforcement négatif appliqué sans discernement et sans excellent timing devient en fait un mode d’apprentissage par punition positive! Pour Zeitler-Feicht (2012), « la punition positive est l’ajout d’un stimulus déplaisant lorsque le cheval commet quelque chose de non désirable »[1]. Cela remet donc en cause le bien-être animal du cheval pendant cet exercice… De là à dire que la méthode est non éthique… il y a qu’un pas, que je franchirai pour le bien de l’animal. De plus, aucune observation faite sur des chevaux sauvages ne confirme que les chevaux se pourchassent aussi longtemps entre eux… Par exemple, Warren-Smith et McGreevy (2008) ont plutôt observé que les juments en groupe semi-féraux passent à peu près 0,73 % de leur temps à pourchasser les jeunes…[2] On est donc loin de ce chiffre évidemment, si on veut comparer le Join-Up à ce que les chevaux font de manière naturelle, entre eux. Hors du round-pen, point de salut; la relation ne peut être forcée... Parlons « relations » maintenant. On désire tous et toutes un cheval qui a la motivation première de demeurer à nos côtés sans être forcé de l’être, et qui semble apprécier plus que tout notre présence (qui nous « aime »), et ce, le plus rapidement possible! Les réseaux sociaux regorgent d’humains souriants et épanouis et de chevaux semblant galoper ensemble en parfaite harmonie, ou encore de jeunes filles qui jouent sur la plage en liberté avec leurs équidés, tous crins au vent… C’est le rêve secret et ultime de bien des gens… Côté plus terre à terre maintenant : Kruger, un chercheur en éthologie et son équipe, voulait savoir si le Join-Up favorisait cette approche, où un lien entre la personne et son humain est tellement fort qu’ils sont capables de travailler en liberté dans un grand pré ou tout endroit en dehors du round-pen. Ils ont donc étudié « l’effet « Join-up » sur la relation humain-cheval[3]. Ils en ont conclu que, même si dans le round-pen, le cheval semblait connecté à l’humain, ce « simili » lien n’existait plus hors du round-pen… Ce qui porte à croire, qu’en effet, cela n’améliore en rien votre relation avec votre cheval. Au mieux donc, vous lui faites faire de l’exercice, au pire, vous le conditionnez à vous éviter, car vous devenez un « agent du renforcement négatif » à son meilleur! Cela porte à réfléchir! Je vous invite donc à vous questionner lorsque quelqu’un vous recommandera cette technique! Bon printemps! [1] Zeitler-Feicht, M.H. 2012. Manuel du comportement du cheval : Origine, traitement et prévention des problèmes. (C. Lelong trad.). Paris, FR: Ulmer. [2] Cassoret, M. 2017. Notes de cours. Éthologie équine. AZCA. [3] Kruger, K. 2007. Behaviour of horses in the « Round Pen Technique ». Applied animal Behaviour Science. 104 :162-170. #roundpen #connexion #renforcementpositif #renforcementnégatif

  • Tensions? Attention!!

    Tensions? Attention!! Aujourd’hui, j’aimerais vous parler des tensions… et de leurs impacts, non seulement sur nous-mêmes, mais également sur nos relations avec les autres ainsi qu’avec les chevaux. Les tensions que nous portons, souvent inconsciemment, ainsi que celles que notre cheval porte également… Et comment le mieux-être facilité par le cheval (MFC) permet de les déceler et de les dissoudre. Premièrement, nous allons voir qu’il existe plusieurs types de tension. J’aime bien comment Steph Durham[1] explique les tensions et comment celles-ci sont toutes interreliées entre elles. Il y a six types de tension principales, qu’on peut visualiser comme étant chacune sur un côté d’un cube. La magie de ce cube provient du fait que, lorsqu’une tension est dissoute ou tend à s’atténuer, cela influence également les autres faces du cube dans le même sens, c’est-à-dire que les autres tensions sont amenées à régresser ou rapetisser… Intéressant n’est-ce pas? Maintenant, voyons en détail ces six tensions qui font partie du cube. Les trois premières que nous verrons nous appartiennent, les trois dernières relèvent du cheval. La tension émotionnelle : le manque de confiance, la peur, l’anxiété, le doute, le stress, la culpabilité, etc., ne sont que quelques-unes des tensions émotionnelles qui nous habitent et qui peuvent miner notre vie, dépendamment de ce que l’on vit au quotidien et de notre capacité à gérer ces émotions. Il va sans dire que ces tensions influencent grandement notre façon d’entrer en relation avec les autres et les chevaux, et… notre qualité de vie en générale. La tension mentale : on connaît tous l’image du petit hamster qui court dans sa petite roue… à l’infini… C’est le mental (ou l’égo) qui roule sans arrêt, le jour et même la nuit pour certains. Nous sommes dans le passé (« j’aurais donc dû ») ou dans le futur, en train de planifier et de monter divers scénarios dignes de scènes de film (d’horreur diront certains) : scénarios qui ne verront probablement jamais le jour! Cette tension mentale occasionne de l’anxiété, de l’angoisse, du stress… Puis le corps accumule ces tensions, les stocke sans que l’on en prenne nécessaire conscience, ouvrant la porte aux maux et maladies de toutes sortes. Instant présent? Connais pas! La tension physiologique/physique : inflammation, douleurs corporelles, sensations désagréables dans le corps, bobos et maladies… Le corps parle qu’on dit souvent! Et on ne l’écoute que rarement malheureusement. Fruit de notre éducation peut-être, où nos parents (surtout les gens de mon âge) disaient « arrête-donc de t’écouter ». Ces tensions ne sont pas à esquiver à grands coups d’acétaminophène sans se préoccuper de leurs messages… En MFC, nous réapprenons (car les bébés eux savent) à savoir écouter, lire, et entendre ces messages que notre corps nous envoie… Et surtout, à accueillir avec compassion ces petits maux au lieu de pester contre eux… Cela semble bizarre, mais le fait de les accueillir, de les prendre en considération, permet déjà une amorce de guérison au-delà des anti-inflammatoires (même si je ne suis pas contre les médicaments). Comme le dit Corneau : « Personne ne peut nous forcer, bien entendu, à répondre à cette invitation (d’écouter notre corps) et à chercher à comprendre notre part de responsabilités dans nos maladies »[2]. Les trois tensions suivantes se retrouvent au niveau de votre cheval : Tension physiologique/physique : comme nous, les chevaux éprouvent souvent des petits ou gros maux ou malaises physiques. Cela peut aller de la blessure chronique aux allergies respiratoires en passant par tout le registre des maladies et des maux physiques qu’un équidé peut avoir. Il va sans dire que cela impacte le comportement du cheval, que ce soit avec ses congénères, ou avec vous. En effet, lorsqu’un cheval est étiqueté avec un « mauvais comportement » ou un trouble comportemental, la première chose à faire vérifier par le vétérinaire est toujours son état de santé physique. Mal de dos, ulcère, arthrose, etc… sont souvent causes de problèmes lors de la monte et sont souvent malheureusement interprétés de manière anthropomorphique comme étant « cheval têtu, indiscipliné, qui n’aime pas sa nouvelle selle, etc. ». Un professionnel de la santé des équins s’avère alors nécessaire pour confirmer OBJECTIVEMENT si oui ou non la racine du problème est de cause physiologique. Lorsque les causes physiques sont éliminées, on peut alors considérer la prochaine source potentielle de tension en explorant du côté comportement. La tension comportementale : à moins d’avoir la chance de vivre 100% du temps avec votre cheval depuis sa naissance (!), de nombreux événements heureux et moins heureux, et dont on ne connaît pas grand-chose, ont jalonné sa vie, déterminant ainsi son comportement actuel. Les périodes sensibles du développement de la vie du cheval surtout sont déterminantes pour éviter (ou pour créer…) des problèmes de comportements équins. Ces périodes sensibles sont : la naissance, le sevrage, ainsi que le débourrage. Cela veut dire que chacune de ces périodes constituent des moments critiques transitoires où les chercheurs ont remarqué que si ces transitions n’étaient pas faites dans le respect du bien-être animal inhérent à l’espèce, des troubles de comportements étaient plus à même de se développer, et ce, même des années plus tard. C’est donc dire que les tensions comportementales ont parfois des racines très profondes, et qui peuvent influencer grandement les aptitudes du cheval à lier une relation avec l’humain entre autres. Par contre, faites attention aux prétendus « spécialistes équins » qui trouvent des tensions où il n’y a en fait qu’une absence d’apprentissage et/ou de mauvaises conditions environnementales… 😉 Tension relationnelle/interrelationnelle : la dernière, et non la moindre; vous me voyez venir, avec mes grands sabots (sans jeu de mots) … Évidemment que toute tension de votre part ou de celle de votre équidé ou des deux bien souvent vient ajouter son grain de sable… dans l’engrenage d’un horsemanship harmonieux, où les deux partenaires semblent faire « Un ». Une tension au sein de votre relation cheval-humain peut évidemment être à considérer, surtout si cette relation semble plutôt… tiède! En MFC, je constate souvent que le cheval porte les maux et les mots de son ou sa partenaire humaine. Lors d’une session, le cheval illustre parfaitement ce que l’humain en sa présence vit en dedans et qu’il ou elle a besoin d’accueillir et de transmuter… Souvent, la personne ne le réalise que plus tard dans la journée… Ou dans les jours qui suivent. Et la facilitatrice sait alors que la guérison peut débuter. Voilà en gros comment les tensions peuvent impacter votre relation à vous-mêmes, aux autres et bien-sûr, avec votre cheval bien aimé! Bel fin d’été, je vous souhaite de savourer chaque minute de cette merveilleuse et courte saison, ce qui la rend encore plus précieuse, en pleine conscience. Namasté! ❤ [1] Steph P. Durham, auteure, et spécialiste équin, Confident Horsemanship, 2017 [2] Corneau, G. La guérison du cœur. Éditions de l’Homme. 2017, page 83. #Tensions #relation #comportement #tension #stress #émotion

  • Le bonheur est dans ... le pré!

    (Ancien article datant d'août 2015) Déjà le mois d'août qui s'amorce... Profitant des températures plus fraîches qui s'installeront bientôt, et de la disparition (!) graduelle et espérée des innombrables moustiques, mouches, taons, frappe-à-bord, tiques... les chevaux reprennent graduellement leur confort au champ. Ce mois-ci, mes chevaux m'ont demandé de vous jaser de liberté!... Les chevaux ont soif de liberté, que ce soit dans leur vie quotidienne, ou lorsqu'on joue avec eux (vous ne travaillez pas avec eux n'est-ce pas, hihi)! Ils aiment qu'on leur fasse confiance et qu'on les laisse s'exprimer... Le bonheur est dans le pré Votre cheval a t'il la chance de vivre à l'extérieur une partie de la journée? Et je rajouterais, avez-vous la chance qu'il soit dehors le plus possible? Malgré les quelques désagréments occasionnés par Dame Nature au gré des saisons, il reste que la place la plus saine et naturelle possible pour un cheval est à l'extérieur, avec des congénères équins, au sein d'un troupeau (de deux chevaux et plus), avec abri, eau et nourriture de qualité. Les chevaux sont beaucoup plus enclins à apprendre s'ils sont bien nourris, satisfaits de leurs rapports sociaux et en bonne santé physique et mentale... La vie en liberté est la voie pour ce faire. Les dernières recherches démontrent d'ailleurs sans l'ombre d'un doute qu'Equus Caballus est constitué pour vivre à l'extérieur!!! Eh oui, nous avions besoin de chercheurs pour nous le prouver scientifiquement... et bien, c'est fait! Sinon, juste en se fiant à nos ressentis, nous savons bien que la place d'un équidé est au sein d'un groupe de pairs. En tant que professionnel équin, lorsqu'une personne me parle qu'elle éprouve des problèmes lorsqu'elle monte son cheval ou en travail au sol, etc, c'est une des première question que je lui pose : « ton cheval vit combien d'heures en extérieur en compagnie d'autres chevaux par jour? »... Un long silence s'en suit habituellement... Car je sais que même si cette affirmation qui consiste à voir dans notre ami équin un animal qui a besoin de contacts sociaux, de se déplacer, de brouter au sol, de respirer de l'air pur a l'air complètement saugrenue pour certains, il reste qu'avec l'expérience, on constate que les chevaux deviennent comme par magie plus équilibrés, plus légers et beaucoup mieux dans leurs têtes... et leurs pieds... lorsqu'ils vivent en liberté en troupeau. Pour ma part, jouant beaucoup avec mes chevaux en liberté, la mise au champ constituant un énorme facteur clé de réussite. « Ouais mais le mien, il n'aime pas être dehors... » C'est souvent ce qu'on entend... Car oui, en mettant un cheval dehors SEUL dans un paddock de sable (« pour qu'il se défoule »), où il n'y a strictement rien à brouter en plus, on en arrive rapidement à cette conclusion. Pourquoi? Parce que cette situation est loin de constituer un environnement naturel pour un herbivore de nature grégaire. De plus, le cheval n'apprend généralement pas grand chose, à part que s'il s'énerve assez, les humains vont finir par le rentrer... Le problème ici est que le cheval se retrouve seul et sans rien à faire à part gruger sa couverture, ni à manger, et ce, dans un environnement non stimulant. On est loin du champ avec plusieurs chevaux qui vivent selon leurs règles. N'oublions pas que le cheval est un animal grégaire... Pour lui, le groupe constitue sa survie et son équilibre. « Il se fait courir, je ne veux pas qu'il se fasse blesser » Bon, vous êtes décidé, vous voulez maintenant que votre cheval Blue Star, habitué à son boxe 23 heures sur 24 heures, vive une vraie vie de cheval : c'est ce matin que vous allez mettre Blue Star avec le Gros Maurice et son ami le poney... Parfait, mais je vous dirais d'y aller mollo, malgré vos bonnes intentions! Il faut procéder avec un minimum de préparation. Mieux vaut prendre plus de temps, et éviter les coups et les blessures! L'introduction d'un nouveau cheval dans tout groupe de 1 cheval et plus... nécessite du doigté, de la patience, de la nourriture en masse et de l'espace pour que le moins dominant puisse se pousser. Cela peut prendre jusqu'à six mois à se placer. Un grand champ est l'idéal, évitez les petits paddocks avec recoins où les chevaux peuvent se ruer. Le mieux est de faire cohabiter le nouveau venu de l'autre bord de la clôture (solide, et électrique) pour qu'il fasse connaissance avec le groupe. Ils prendront leurs repas de plus en plus rapprochés les uns des autres. Lorsque les chevaux sembleront à l'aise avec cette nouvelle situation, vous pourrez graduellement introduire le nouveau en laisse au sein du troupeau. Dans le doute, je vous conseille de vous faire aider d'un professionnel équin. Belle fin d'été! :-) Marie

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